Astuces pour voyageuses à vélo
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3 mois dans les Maritimes / Chronique d’une fille et sa monture
3 mois pour visiter 3 provinces en plus de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. Tout cycliste ayant un penchant pour l'aventure sera d'accord pour dire que le concept de “cyclotourisme” relève carrément du GÉNIE. Pour moi, le vélo est plus qu’un sport, c’est ma façon de m'amuser et de me dépasser.
Je vous livre bien humblement des réflexions tirées de mon projet pour que le vôtre soit le plus réussi possible.
SAVOIR LÂCHER PRISE
En partant à vélo, on ne peut pas tout contrôler. On s’expose à toutes sortes d’imprévus, je pense entre autres aux aléas de la météo. Rouler sous une pluie fine, aucun problème. Par contre, lorsque le vent se lève et que la pluie tombe fort, vaut mieux rester au sec et se reposer.
Une journée de vélo perdue est décevante quand on se lève pleine d’énergie et motivée à rouler. Un épisode de flotte ne doit pas affecter le moral! Au contraire, canalisez votre énergie pour en faire de belles journées. J’adore la mélancolie des jours de pluie pour faire la sieste, méditer et ralentir le tempo :)
C’est évident qu’il faut limiter les bagages au strict minimum mais, si vous êtes comme moi, vous en apportez toujours trop en voyage. Avant de partir, j’ai vraiment tenté d’éliminer les items superflus. Après quelques semaines, je réalise qu'il y a plusieurs choses inutiles dans mes sacoches. Il est préférable de faire des achats en cours de route plutôt que de trop charger le vélo. Au moment de boucler les sacoches, si l’utilité d’un objet vous fait douter, c’est que vous ne devriez pas l’apporter!
Par contre, pas de compromis sur le confort, soyez confiantes dans votre style et armez-vous de 3 kits différents (fréquence de lavage aux 2 - 3 jours). Choisissez des vêtements performants dans lesquels vous vous sentez bien. Pour ma part, j'ai opté pour une camisole et un bib PEPPERMINT. Les coupes sont féminines, les vêtements respirent bien et le look est parfait avec mon vélo. En plus, contre toute attente, je n'ai eu aucun mal à casser ma nouvelle selle Brooks. Alléluia!
Légende : 50 livres, matériel de camping inclus, plus une sacoche de guidon qui n'est pas sur la photo. Bien que je n’aie pas de problème à porter ces sacs (tant que le poids est bien équilibré), j'aurais eu avantage à en apporter un peu moins.
S'APPROVISIONNER AUX BONS ENDROITS
Rien de pire que de rouler plusieurs dizaines de kilomètres quand on a faim et soif. Informez-vous aux locaux que vous croisez. Y a-t-il une épicerie sur mon chemin? Y a-t-il des haltes ou des dépanneurs pour remplir mes gourdes? Bien que j’écoute les conseils des locaux, j’ai aussi appris à m’en méfier. Il m’est arrivé qu’une femme me rassure en me disant qu’il y avait des villages rapprochés sur l’ensemble du trajet. En vérité, j’ai traversé un tronçon d’une vingtaine de kilomètres avec le plus grand dénivelé de ma vie sans y croiser âme qui vive et ce, par une chaleur intense. Depuis ce jour, je demande toujours plusieurs avis avant de partir. Les gens conçoivent machinalement la vie en distance-auto, il ne faut pas leur en vouloir.
Je réalise aussi que la malbouffe est beaucoup plus facile à trouver que les bonnes options nutritives lorsqu’on roule sur un circuit touristique. Quand vous croisez une épicerie complète, profitez-en pour faire le plein de fruits et de barres protéinées et planifiez votre souper. Ainsi, vous pourrez passer devant la ”Cantine chez Jojo” sans être contraintes d’y arrêter.
Pour des conseils de pro sur la façon d'ingurgiter les calories, consultez les recommandations des experts de Vivai. Je me contenterai de dire : Mangez bien et beaucoup.
Légende : Repas de championne un jour de pluie dans un gîte à St-Simon
Dernière chose, méfiez-vous des Parcs fédéraux et provinciaux. Bien qu’ils méritent tous d’être visités, il y a peu ou pas de points d’approvisionnement sur place. Une fois dans le parc, vous constaterez qu’ils sont immenses et isolés des villes, c’est bien ce qui fait leur charme :)
PRENDRE DES JOURS DE CONGÉ
J’admire les voyageurs qui roulent de longues distances tous les jours sans répit. Pour ma part, j’ai besoin d’arrêter lorsque j’ai un coup de coeur pour un endroit. C’est les vacances après tout et congé de vélo n’est pas synonyme de ne rien faire. Enfilez vos souliers de rando, montez dans un kayak, sautez en deltaplane, marchez dans le sable, prélasssez-vous devant votre café. Bref, gâtez-vous, c’est pleinement mérité.
Ça vaut pour n'importe quel voyage, la rencontre de l'autre apporte une richesse incroyable à l'expérience. Étant femme, cycliste et seule, j'ai bénéficié d’un accueil chaleureux et bienveillant de la part des Gaspésiens et Acadiens. La plupart des gens ont une propension naturelle à aller vers les cyclotouristes, ils sont intrigués et nous trouvent courageuses!
Bien souvent, les personnes qui m'ont approchée avaient de sacrées bonnes histoires de vélo à raconter ou voulaient carrément me proposer leur aide et me féliciter. J'ai vécu des moments mémorables avec des familles qui m'ont ouvert toute grande leur porte sans même me connaître. Cet échange précieux me fait réaliser que même si je voyage en solo, je ne suis jamais vraiment toute seule, je sens le support d’une belle et grande communauté :)
D’ailleurs, découvrez et utilisez le réseau Warmshower sans modération partout à travers le monde.
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Je poursuivrai l'aventure le long de la côte Est jusqu'en septembre. D’ici là, suivez-moi sur Instagram ou mieux, rejoignez-moi sur la route! À mon retour, je vous réserve un topo des plus beaux circuits cyclistes à découvrir dans les Maritimes. Cheers!
Andrée-Anne Patry @patrysurlaroute